Quand le destin d’un peuple bascule

Rue des Remparts. Le général Montcalm y logeait. Et ce fut sa dernière résidence malgré le désir qu’il avait de retrouver sa France, son Midi, sa femme. Il mourra d’une blessure subie durant la célèbre bataille des Plaines d’Abraham, à Québec, en 1759.

rempartsJ’ai lu avec intérêt ce roman de Micheline Lachance, un intérêt qui doit peu au style, tout au sujet. L’auteure relate ici une des pages les plus tragiques de notre histoire, la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais. Un peuple s’entêtait à faire un pays de ces «quelques arpents de neige» qu’on regardait de haut du côté de ma mère patrie. L’histoire du naufrage de la Nouvelle-France.

En ce milieu de 18e siècle, la petite aristocratie du Canada s’amuse, reproduisant tant bien que mal la vie de cour. Bigot, l’intendant, s’enrichit en saignant la colonie, Vaudreuil (premier gouverneur né en Nouvelle-France) et Montcalm se crêpent le chignon. La guerre de Sept Ans qui sévit en Europe étend ses tentacules outre-mer. Et personne ou presque, à la cour du roi de France, ne voit l’intérêt de sauver la colonie menacée. Histoire de naufrage, d’abandon, de désillusion.

La rigueur d’historienne de Micheline Lachance, son souci du détail et de vérité compensent pour un style qui ne m’a pas particulièrement séduite, bien que je reconnaisse à l’auteure un talent de conteuse indéniable. Rue des Remparts reste un livre intéressant pour toute personne curieuse de connaître ou de se remémorer cette triste défaite qui a contribué à forger le peuple que nous sommes aujourd’hui, sa résilience et ses faiblesses.

Micheline Lachance, Rue des Remparts, Québec Amérique, 2017, 507 pages