Voilà un livre bien singulier! Une promesse. C’est celle qu’un groupe d’amis a faite à Lucien à la mort de son frère Étienne et de sa femme, Fauvette. Une étrange promesse, laquelle, à la longue, se révèle intenable.
Je ne peux vous en dire davantage sans du même coup vous révéler tout le contenu de ce magnifique roman, d’une facture très poétique, couronné du prix Médicis en 2006. Je pourrais au moins vous dire que les morts ne le sont pas tout à fait tant qu’ils restent dans la mémoire des vivants.

Extrait
Une mèche glissait sur sa joue. Fauvette arrange ses cheveux. Elle les tire en arrière, les rassemble de long de sa nuque, les remonte délicatement au-dessus de sa tête, puis pique une épingle argent dans l’argent de sa coiffure. Une fois encore, le jour murmure le soir. Derrière les volets, la lumière se résigne. Le salon s’attriste comme un regard éteint. La petite horloge suisse a cessé de battre. Rien ne respire plus. Fauvette redoute tout ce que l’ombre gagne. Sa main est posée sur son coin de journal. Déjà, elle a du mal à lire les lettres.
Sorj Chalandon est un écrivain et journaliste français d’origine tunisienne. Son oeuvre est jalonnée de nombreux prix. J’ai rendu compte brièvement dans ces pages de l’excellent Enfants de salaud.
Sorj Chalandon, Une promesse, Grasset, 2006, 273 pages








Laisser un commentaire