Amiante de Sébastien Dulude, lauréat du Prix des libraires du Québec en 2025 et autres sélections prestigieuses, nous ramène dans l’enfance et l’adolescence des années 1980 du narrateur, à Asbestos (aujourd’hui rebaptisé Val-des-Sources), ville minière d’extraction d’amiante. Un décor oppressant, une atmosphère lourde et mélancolique, tant sur le plan physique, social que familial.
À travers une écriture fine, subtile et sensible, Dulude esquisse l’histoire d’une amitié à la fois puissante et ambiguë, une bouée fragile pour un narrateur vulnérable en quête de repères. Puis, après le drame, le vide, l’errance et la recherche d’un nouvel équilibre.
J’ai retrouvé quelque chose de mes propres années d’enfance : acheter des gommes au dépanneur, sillonner les alentours à vélo, jouer librement avec les amis. Pourtant, malgré l’écriture délicate et maîtrisée, je n’ai pas été aussi touchée par ce roman qu’avec d’autres lectures récentes. Peut-être parce que le récit reste volontairement à distance, au mieux des souvenirs du narrateur. Je ne parlerais pas de froideur émotionnelle, mais plutôt d’un voile qui m’a tenu un peu à l’écart du ressenti.
Deux Krazy Karpet – le mien, rouge et long, celui du petit Poulin, bleu et plus court – s’étaient élancés sur la pente comme les chevaux des archers de Gengis Khan sur les steppes mongoles. À plat ventre, têtes premières et bottes en l’air, nos petits poings crispés sur les deux poignées découpées dans les tapis, nous avions assailli la dompe avec une vitesse effarante, insoupçonnée ; nous ne voyions rien, nos visages grêlés de neige dure, et ne pouvions anticiper les chocs de plus en plus durs des cahots de la côte contre nos poitrines. Freiner aurait été lâche et probablement impossible.
En ce » Le 12 août, j’achète un livre québécois « , il s’agit d’une belle suggestion s’ajoutant à plusieurs, dont celles de lesLibraires.ca !
Envie d’aller plus loin? Consultez l’article du Devoir.









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