Eh bien! je n’ai pas résisté au plaisir de lire la suite de L’Ange de Munich et je me suis procuré Les démons de Berlin, toujours en version numérique. Le plaisir de la découverte de l’auteur dont je parlais dans mon précédent compte rendu a été remplacé par celui de retrouver un personnage attachant, Siegfried Sauer. Est-ce parce que le style de l’auteur m’était maintenant plus familier que j’ai trouvé l’intrigue moins haletante? Je n’en sais rien. Mais le suspense était tout de même au rendez-vous grâce à l’imagination de l’auteur qui sait créer des revirements spectaculaires dans l’atmosphère anxiogène de suspicion qui règnait en Allemagne à cette époque.

Comme pour le précédent opus, l’histoire se base sur un fait historique : l’incendie du Reichstag, à Berlin, en février 1933. Siegfried a quitté la police et travaille comme gardien de nuit de la mairie de Vienne. Il habite seul depuis quelques mois puisque sa petite amie, Rosa, l’a quitté à la suite d’un différend de nature politique. Rosa promeut la résistance armée afin de contrer la montée d’Hitler. Siegfried, qui a fait la première guerre, s’oppose viscéralement à la violence. Or, il reçoit un jour une inquiétante visite, une connaissance de Munich, qui l’incite à reprendre du service pour retrouver Rosa, disparue à Berlin. Malgré son amertume, il ne peut résister à l’appel et se lance dans une nouvelle aventure pleine de rebondissements.
Sauer attendit deux heures avant de passer à l’action. Quand il eut la certitude que la pension était endormie, il ouvrit son sac. À l’intérieur, bien enveloppé dans les habits de rechange qu’il avait pris presque au hasard avant de partir, se trouvait le seul objet dont il avait vraiment besoin à Berlin: son pistolet. À l’époque où il vivait à Munich, il ne l’avait jamais sur lui, mais les événements de septembre 1931 l’avaient convaincu qu’il y avait une différence entre vivre en pacifiste et mourir désarmé. À la fin de la guerre, il s’était juré de ne plus jamais braquer une arme contre un autre homme, et il y était plus ou moins parvenu, même quand il travaillait dans la police criminelle, mais sa position actuelle était bien différente et le danger auquel il faisait face aussi. Les journaux qu’il lisait tous les matins relayaient les déplacements de Hitler, Goering, Himmler et Hess, mais pas ceux de l’Ennemi qui travaillait avec eux – l’homme, ou plutôt la bête, qui avait failli les tuer, Rosa et lui. Si la crème du nazisme était ici, à Berlin, alors il y était sans doute aussi, et la prochaine fois qu’il le verrait, Sauer comptait bien l’affronter à main armée.
Comme pour L’Ange de Munich, l’histoire qui nous est proposée est un mélange de fiction et d’histoire qui puise à une abondante documentation. Je sens que ce n’est pas ma dernière lecture d’une oeuvre de Massimi, car la fin de l’intrigue sent la suite à plein nez. 🤨
Lire l’opinion de La Presse
Fabiano Massimi, Les démons de Berlin, Albin Michel, 2023 pour la traduction française, lu en version numérique.









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