Pauvres vieux!

John Grisham trône au sommet du palmarès des auteurs américains de romans policiers (37 selon Wikipédia). Ses livres m’ont toujours procuré beaucoup de plaisir. Ancien avocat, il situe généralement les aventures de ses héros dans le monde judiciaire et en profite souvent pour dénoncer les grandes injustices sociales, économiques ou environnementales de son pays. 

Le cas Nelson Kerr, tout comme dans Le cas Fitzgerald (2017), mettent en scène le même héros. Bruce Cable tient une librairie sur l’île de Camino, au large des côtes de la Floride. Le libraire contribue à la vitalité de la ville de Santa Rosa par l’animation constante qu’il entretient autour des auteurs, des autrices et de leurs livres. Nous avions déjà fait connaissance avec la petite communauté littéraire qui gravite autour de Bruce Cable, dont Mercer Mann, jeune autrice en pleine montée, présente pour une conférence et une signature d’autographe dans la foulée de la parution de son dernier roman. Or, Léo s’est également invité à Camino et viendra chambarder la joyeuse activité. Léo, c’est un ouragan de force 4 qui fonce sur l’île. La plupart des habitants obtempèrent aux conseils d’évacuation, sauf quelques téméraires, dont Bruce, ses amis Bob, Nick, et Nelson Kerr. Au petit matin, Nelson est retrouvé mort par le petit groupe. Tout laisse à penser qu’il s’agit d’un meurtre. Une enquête est lancée, mais il devient rapidement évident que les forces policières vont conclure à l’accident. Bruce prend alors les choses en main et le plaisir commence… L’action prend lentement sa vitesse de croisière pour finir dans un tsunami de développements dont je ne peux rien vous révéler. Juste un petit mot additionnel pour vous dire que ça va parler de la lucrative industrie des soins aux personnes âgées…

Selon le Monsieur Catastrophes naturelles de l’État de Floride, le talon d’Achille de Camino était une langue de terre longue de cinq cents mètres, qu’on appelait le sillon de Pauley. Il se trouvait à la pointe nord de l’île, à côté du Hilton, et comme quasiment tout le front de mer, l’endroit était fortement construit. Des résidences, des bungalows anciens et nouveaux, des motels pour les familles, des bars de plage, et de grands hôtels modernes. Le sillon ne s’élevait qu’à un mètre au-dessus de l’océan et il n’y avait aucune dune pour protéger les constructions. Bob Cobb comme Nelson Kerr habitaient là-bas, à Marsh Grove précisément, un lotissement huppé clos par des grilles. Bruce les appela en dernier. Bob et sa belle se barricadaient pour la nuit. Il semblait curieusement tranquille. À l’évidence, il avait bu. Nelson Kerr, quant à lui, était assis dans le noir et regrettait de ne pas avoir quitté l’île. Bruce l’invita à le rejoindre. Sa maison était plus sûre. Mais Nelson expliqua que la police bloquait toutes les routes. Arbres et poteaux électriques étaient déjà renversés sur les chaussées et la pluie inondait tout. (p. 47)

La plume de l’auteur favorise l’efficacité et l’action. Une fois celle-ci mise en place, les descriptions deviennent succinctes et cèdent le pas aux dialogues, au bénéfice du dynamisme du récit. D’autres œuvres de Grisham m’ont davantage émue, mais celle-ci reste une lecture agréable et distrayante. 

John Grisham, L’affaire Nelson Kerr, Le livre de poche, 2020, 379 pages 


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