C’est la première fois que je lis Andreï Makine, et j’ai eu la sensation de découvrir un maître. Une écriture magnifique, précise, concise — chaque mot compte, chaque image touche juste. Tour de force de résumer près d’un siècle en si peu de mot.
Moi, qui aime les fresques historiques mais lis un peu moins ces temps-ci, j’ai été comblée. On traverse la Russie tsariste, puis les deux grandes guerres, au rythme d’un personnage d’abord jeune et idéaliste, ensuite désabusé, qui retrouve une forme d’espérance grâce à un amour suspendu dans le temps. Il termine son parcours, des années plus tard, avec une sagesse douce, rêveuse.
Ce roman parle aussi de la fin d’un monde qui ne se rend pas compte qu’il s’écroule.
« Valdas écrivait des vers qui disaient son impatience de vivre, sa fébrilité de futur amant et, encore davantage, l’attente d’un renouveau pour sa patrie assoupie, du “progrès” que clamaient leurs invités. Mais en cette année 1913, le pays paraissait plus figé que jamais. Le grand jubilé du tricentenaire des Romanoff le confirmait : Nicolas II ne trouva rien de mieux que de s’affubler en tsar du dix-septième siècle ! Les appels au “renouveau” résonnèrent alors avec une aigreur dépitée. »
C’est le genre de livre poétique qui confirme l’importance des mots, de la littérature : pour comprendre le monde, s’en échapper… et parfois s’y retrouver un peu soi-même.
C’est un livre que mon père m’a mis entre les mains. Je me demande ce qui l’a touché en particulier… La plume ? La sagesse tranquille du personnage ? Le regard lucide sur l’Histoire ?
Je suis tombée sur cette entrevue avec l’auteur. Intéressant, mais il vaut mieux l’écouter après avoir lu le roman. https://www.youtube.com/watch?v=Nbpb_-uDu0w&t=119s









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