Le dernier Café littéraire auquel j’ai assisté aux Correspondances d’Eastman avait pour titre Ravies par l’Autre et réunissait quatre femmes à la production pour le moins hétéroclite.
Gabrielle Giasson-Dulude est l’auteure d’un essai sur le mime, Katherine Georges est romancière et a reçu le prix du Gouverneur général pour De synthèse, Elsa Pépin a dirigé un collectif sur l’accouchement, intitulé Dans le ventre, et enfin et non la moindre, Joséphine Bacon publie de la poésie en langue innue et française.
Catherine Voyer-Léger, animatrice, m’a semblé travailler aux forceps pour créer des liens entre ces univers disparates. Redoutable tâche.
Il en est résulté des moments intéressants, voir émouvants, mais aussi la frustration de n’effleurer que les oeuvres et la pensée de chacune. Pourtant, comme il eut été intéressant d’en entendre davantage sur la violence de l’accouchement médicalisé en opposition aux fictions dominantes de l’accouchement rêvé. Que j’aurais aimé écouter Joséphine Bacon nous parler de l’attachement de sa communauté au territoire, de la toundra qui parle, l’écouter nous lire sa poésie si émouvante.
Reste la lecture pour satisfaire mes appétits à satisfaire.
Le mois d’août, c’est la saison des bleuets et des Correspondances d’Eastman. Là où se laisse cueillir la parole d’auteurs habités par la passion de l’écriture, de la transmission, de la poésie, de la fiction, du monde scruté à la loupe des mots.
Je suis venue y faire ma cueillette annuelle. Et la première tale rencontrée est, sans surprise aucune, d’une grande abondance. Abondance que je ne suis pas seule à anticiper, car à mon arrivée sous le chapiteau, je tombe sur une salle comble, ce qui n’est pas si fréquent.
David Goudreault autographiant mon exemplaire de La bête intégrale
Le surdoué
David Goudreault s’est d’abord fait connaître par le slam, poésie orale et rythmée, et par sa prouesse qui lui a fait gagner la Coupe du monde en poésie, en 2011, à Paris, rien de moins! Il est aussi connu pour ses chroniques dans les journaux et à Radio-Canada. À moins de 40 ans, il a publié quatre recueils de poésie, trois romans, une oeuvre déjà couverte de prix. Si David Goudreault a laissé tomber le slam, il n’a cependant pas tourné le dos à la scène et présente un spectacle très couru dont je ne peux malheureusement pas encore vous parler, ne l’ayant pas vu, mais brûlant d’y assister. Car ce virtuose de la plume est aussi une bête de scène, et ça, je le dis en toute connaissance de cause pour l’avoir entendu l’an dernier, aux Correspondances. C’est aussi un être profondément engagé sur le plan humain, travailleur social de formation et de pratique, visitant les écoles comme les pénitenciers pour parler littérature, offrir aux autres ce cadeau de la vie qu’est la parole des écrivains.
Les Correspondances d’Eastman ont donc choisi de l’inviter à l’une de ses Grandes entrevues. Jérémy Lanier qui l’a interviewé était presque en vacances tant l’auteur a la réponse généreuse. Une simple question et le brillant jeune homme est lancé, mariant réflexions, boutades, citations érudites.
Le passionné
Son message délivré avec passion et humour est un vibrant plaidoyer pour la littérature sous toutes ses formes: poésie, BD, polars, fiction et autofiction. Qu’on laisse traîner les livres dans la maison! N’importe lesquels. Mais la poésie surtout. Même si ces bouquins n’intéressent pas leur propriétaire, il pourraient intéresser quelqu’un d’autre. Et leur sauver la vie (ça, il l’a déjà dit sur une autre tribune). Il me donne envie de sortir de la bibliothèque mes Miron, Duguay, Lapointe, Dorion…
Sa passion est communicative et, dès la fin de l’entrevue, je cours à la librairie temporaire jouxtant le chapiteau pour acheter des livres, dont la trilogie, La bête intégrale, qui réunit ses trois premiers romans. J’avais déjà lu le premier tome, La bête à sa mère, et j’en avais été soufflée, comme en fait foi le billet publié l’an dernier.
J’ai aussi fait main basse sur un livre de poésie de Jean-Paul Daoust, Le fauve amoureux. Tango américain et sur l’essai d’Étienne Beaulieu, Splendeur au bois Beckett.
Tel était le thème du concours d’écriture de la dernière édition du festival littéraire, Les correspondances d’Eastman. Voici donc ma lettre fictive à Thérèse, un des nombreux visages qui nous étaient propo
sés pour stimuler notre imagination, lettre qui m’a valu l’honneur d’être finaliste.
Chère Thérèse,
Je suis de retour à la maison après mon séjour chez toi, où tu m’as accueillie avec tant de chaleur et de gentillesse. J’avais déjà trop tardé à faire la rencon
tre de mes lointaines cousines d’Alberta. Ce voyage est devenu pressant lorsque j’ai appris la grave maladie de ta sœur cadette.
Merci donc de m’avoir ouvert ta porte toute grande, de m’avoir guidée dans ta ville, d’avoir organisé un souper avec tes sœurs. Merci surtout de m’avoir ouvert ton cœur, d’avoir partagé avec moi tes peines et tes joies comme si j’étais une amie de longue date. J’en ai été profondément touchée.
Les propos que tu m’as tenus au sujet de ta piètre maîtrise du français m’ont particulièrement bouleversée. Tu ne t’exprimes correctement dans aucune langue, ni en français ni en anglais, m’as-tu dit avec dépit, les larmes aux yeux. La chance que tu as de parler deux langues ne te console pas de l’érosion de celle qu’on dit maternelle.
Tu m’as informée que, des six filles de la famille, seules les quatre aînées peuvent encore parler le français, mais, m’as-tu avoué, aucune ne peut le lire couramment. Elles se sont jointes à nous pour un souper de cousines. Encore là, j’ai été consternée d’apprendre qu’elles avaient hésité à accepter l’invitation, embarrassées en ma présence par leur niveau de langage. C’était à pleurer. Moi qui n’avais qu’un désir, créer des liens avec les filles de mon oncle, le frère adoré de mon père, et dont nous avions tant entendu parler. Malgré mon enthousiasme et mes efforts pour les mettre à l’aise, tes sœurs ont été peu loquaces. La conversation est demeurée malaisée, et elles sont rentrées chez elles très tôt.
Sur le vol de retour vers le Québec, j’ai beaucoup songé à tout cela. À cette désolation qui est la vôtre. Je crois que mon oncle et ma tante tenaient à vous transmettre le français en héritage. Or, après le primaire, vous avez dû fréquenter l’école anglaise et ce fut ardu. Toutes ont par la suite épousé un anglophone, toutes ont travaillé en anglais. Comme quoi, on peut être exilé à l’intérieur de ses propres frontières. En soi-même aussi lorsque ses limites érigent un mur infranchissable entre soi et les autres. Comme les îles que ne relierait aucun pont. Pourtant, quoi que vous en disiez, votre français a tenu bon et a permis des échanges intimes entre nous deux.
J’aimerais tant te consoler. Je sens bien cependant que la blessure est profonde, de l’ordre d’une amputation que ma visite a eu pour effet de mettre en évidence. Malgré tout, j’espère que nous saurons cultiver ce lien encore fragile, cette ébauche de passerelle que nous venons de créer. Après tout, nous habitons le même archipel, celui de la francophonie menacée.
Juste un mot pour vous dire que finaliste je fus et finaliste je suis restée. Il s’agit toujours du concours de l’Interlettre dans le cadre des Correspondances d’Eastman. C’est déjà ça et j’en suis bien heureuse. Merci pour vos encouragements.
Et voilà, c'est reparti pour nous en mettre plein la gueule! Des émotions, je veux dire. Quand c'est signé Marie-Thérèse Fortin, on sait que ça va être bon. Et pourtant, on reste estomaqué que ça le soit autant, meilleur encore que ce à quoi on s'attendait. Je parle du spectacle Ils ne demandaient qu'à brûler, au Cabaret d'Eastman, en cette première journée des Correspondances. Un florilège sur fond musical des poèmes de Gérald Godin et des chanson écrites ou interprétées (c'est pareil, car en les chantant, elle les recréait) par l'inoubliable Pauline Julien. Des mots qui nous rentrent dedans, portés par la voix magnifique et l'intensité poignante de Christian Vézina, par celle chaude et pleine de Marie-Thérèse Fortin et par le jeu inspiré d'Yves Léveillé. La puissance des mots lorsque la parole est incarnée, ancrée dans l'expérience pleine et entière, avec ses joies délirantes, ses peines sans fond, ses angoisses déraisonnables, ses colères noires, ses espoirs fous. Tout l'humain en synthèse dans Une sorcière comme les autres ou dans les Cantouques bien sentis de Godin. Et l'engagement, et l'espoir d'un pays. Les larmes aux yeux que j'ai encaissé tout ça. Touchée à l'os. Nostalgique aussi de cette époque où on a bien cru qu'on se le donnerait, ce pays. Faudra peut-être le faire autrement, me dit une amie, au sortir du spectacle. Oui, sans doute… Une chose est certaine, la parole est notre seul espoir, la parole et ce qu'elle permet de sauver ce qu'il y a d'humain dans la bête humaine.
Chaque année, j’assiste avec beaucoup de bonheur aux Correspondances d’Eastman. Cette fois-ci, j’ai eu envie de participer au concours. Il s’agissait d’écrire une lettre à un personnage imaginaire de la francophonie en choisissant parmi les quelques figures qui nous étaient proposées. On m’a informée cette semaine que j’étais finaliste. La conclusion dimanche prochain lors de la cérémonie de clôture des Correspondances…
Grande rencontre ce matin sur la scène de la Terrasse Québecor! Sur le thème de L’enfance, au risque de la mémoire, Michael Delisle et Herménégilde Chiasson ont rivé l’auditoire à leur propos orchestré de main de maitre par Marie-Andrée Lamontagne, écrivaine, éditrice, journaliste et traductrice.
Les deux auteurs ont en commun le fait d’avoir connu une enfance qu’on pourrait qualifier de tout, sauf d’ydillique. Milieu défavorisé, parents désunis, violence familiale, etc. Ils ne sont pas les seuls, bien sûr. Mais ils font partie de ceux qui arrivent à en tirer une oeuvre de haute volée. Delisle, dans Le feu de mon père, et Chiasson dans Autoportrait, une oeuvre multiformes et multi publications réunies dans un même coffret.
Après un début assez théorique portant sur la forme des oeuvres en question et sur l’influence réciproque de la forme et du fond, le propos se resserre autour du thème : le rique de la mémoire. Ce risque est celui de l’aveu. Mettre à nu, sur la place publique, ses origines indigentes. Ce n’est pas rien. Le risque, c’est encore, me semble-t-il, que le lecteur reste accroché à l’aspect anecdotique de l’oeuvre et oublie la démarche esthétique qui la porte et dont c’est le but premier. Michael Delisle explique bien comment ses relations parentales sont liées au fait qu’il soit devenu écrivain, comment aussi l’histoire familiale fonde l’être et comment enfin le travail de relecture de ce passé singulier concoure à la maturation de l’identité, au processus sans fin du devenir de l’être humain. Les deux poètes ont également expliqué en quoi l’indigence originelle de leur enfance pouvait devenir le moteur de leur processus de création
Les lectures d’extraits étaient éclairantes et touchantes, particulièrement celle émue et émouvante de Chiasson relatant le jour ou il a commencé à lire.
Un grand moment vraiment!
À l’heure du lunch, nous nous sommes régalés d’un croque-monsieur à l’effiloché de canard sur la terrasse de la Bicoque après une attente, il faut cependant le dire, exagérément longue.
Maurice sur la terrasse du restaurant La Bicoque
Puis nous avons regagné la Terrasse Québecor en vitesse pour ne pas rater la rencontre avec le seul Immortel que compte le Québec, Dany Laferrière. Rencontre qui m’a cependant laissée sur mon appétit. Pour avoir assisté, l’an dernier, à sa classe de maître, j’avais des attentes assez élevées. Le thème de la nostalgie de l’enfance me tenait beaucoup à coeur. Or tant l’animateur que son invité semblait d’humeur à folâtrer. Mis à part quelques envolées sur l’embrigadement des enfants et l’excessive surveillance qui briment leur créativité, j’ai assisté plutôt dépitée au show de l’illustre écrivain, racheté en partie cependant par la magnifique lecture qu’a fait Marie-Thérèse Fortin de son oeuvre.
Dany Laferrière
Et voilà! C’est fini! Nous avons repris le chemin du nid, tous deux remplis de paroles à méditer, à prolonger de nos propres mots, dans nos propres écrits. J’en étais à mes quatrième Correspondances. Je crois qu’ils ont gagné un fidèle de plus dans la personne de mon homme qui a adoré l’expérience.
La brume matinale nous l’annonçait : le soleil serait de la fête. Le ciel cessait de bouder. La chaleur du soleil sur la peau, les bras nus, le lunch sur une terrasse, vous vous souvenez?
Et il semble même avoir projeté ses rayons jusque sur la scène de la Terrasse Québecor. Trois femmes resplendissantes et en verve nous ont comblés de leurs réflexions, pensées, émotions. Hélène Dorion, Kim Thuy et la lumineuse Sarah Rocheville. Leur thème : L’enfance ailleurs. Revenant sur les lieux de leur enfance, ces écrivaines me convainquent plus que jamais que l’enfance est un pays dont chacun est exilé et dont on demeure à jamais nostalgique. Parmi ces nombreuses considérations, je retiens aussi qu’il est un héritage (pas toujours facile) à accepter. L’enfance n’existe comme période de vie qu’une fois qu’elle est terminée et que l’adulte se retourne pour la considérer, pour la recréer.
Après un lunch délicieux sur la terrasse du Cabaret d’Eastman, nous sommes de retour sous le chapiteau pour écouter, que dis-je, pour nous repaître des propos à la fois truculents, profonds et sages de Serge Bouchard, lequel defendra enfin la légitimité du sentiment de nostalgie, «ce regard sur la temporalité». Comme dirait mon homme, on en aurait pris toute une demi-journée de réflexions de cet homme.
N’empêche qu’il devra tout de même céder la place aux panellistes du dernier café littéraire, lequel, sur le thème de Encore le roman familial, réunira Patrick Nicol, Nicolas Lévesque et Perrine Leblanc qui me laisseront avec quelques questions: Est-ce que l’enfant trouve que le monde des adultes est mystérieux? L’écriture sur fond familial est-il un rituel de séparation ou une manière de se rapprocher de ce qui nous fait défaut?
C’est avec ces questions en tête que nous avons pris le chemin de la chambre d’écriture La Petite Autriche, hier désertée, aujourd’hui peuplée de correspondants heureux et recueillis. Nous y avons passé un moment à écrire avant de rentrer chez ma fille, à Sherbrooke
Je compose ce billet depuis la jolie terrasse de ma fille pendant que Maurice écrit près de moi. Oui, une journée parfaite!
…Robert Lalonde partage avec nous ses réflexions sur le métier d’écrivain. Le petit groupe entassé dans la salle du Spa d’Eastman n’avait aucune pensée pour le ciel couvert et le temps trop frais pour la saison. Chacune (y avait-il un homme dans le local? peut-être…) écoutait avec la plus grande attention ce grand homme au visage griffé, à la mèche rebelle et à l’oeil Mohawk nous prodiguer les fruits de plus de 40 ans de métier comme écrivain. Sa verve et sa voix d’homme de théâtre servaient bien sa passion pour l’écriture.
Ah! les innombrables défis de ce métier solitaire! Désapprendre à écrire joliment pour écrire vrai, se surprendre soi-même pour surprendre les autres, montrer plutôt que dire, témoigner de l’expérience humaine sans être en mesure de l’expliquer, instaurer une discipline de travail qui convienne à chacun et trouver le temps d’écrire. Et tout ça en doutant constamment de la valeur de son travail. Beau programme! Malgré tout irrésistible.
Après le repas du midi, nous avons visité une jolie chambre d’écriture appelée La petite Autriche, malheusement désertée en raison du temps chagrin. Nous y reviendrons peut-être dimanche pour terminer une lettre.
Chambre d’écriture la Petite Autriche, sur le lac d’Argent
Un lapin brun, quelques oiseaux, une cascade, des sièges disséminés dans un cocon de verdure et de fleurs. Nous sommes dans la Chambre des poètes, une des onze chambres d’écriture (comprenez jardins) éparpillées dans le village d’Eastman dont le coeur battra, durant quatre jours, au rythme de la plume. Celle des correspondants, bien sûr, mais aussi celle des écrivains y convergeant pour parler écriture. Comme ce fut le cas dans le cadre de ce premier café-littéraire ayant pour thème Apprivoiser l’effroi de vivre, rien de moins!
Chambre des poètes, jardin du Gîte La Cassetta
Sous le chapiteau, trois jeunes femmes ont pris place sur l’estrade. Claire Legendre, avec son regard d’écorchée, Geneniève Pettersen (la Madame Chose de la Presse), avec son air frondeur, Caroline Allard (la mère indigne) avec sa vivacité rieuse. Tristan Malavoy, pose une première question et c’est parti! Toutes trois ont envie de partager leur besoin d’écrire, leurs plaisirs et leurs angoisses d’écrivaine. Une sorte de bonheur s’installe, celui des mots, de la parole partagée, des livres écrits ou lus. Quelque chose en moi se dilate. Je respire mieux, j’existe davantage.
De quoi ont-elles causé? De ce qui les pousse à mettre en livre leur propre histoire (toutes trois écrivent à partir d’un matériau autobiographique), de la transformer pour donner un sens à ce qui n’en a peut-être pas suffisamment, pour l’illusion éphémère de mettre de l’ordre dans ce qui, par essence, est pur désorde, pour sentir que sa vie correspond à ce qu’elle doit être, pour combler un vide, conjurer des peurs. Des choses graves traitées avec sérieux et humour. Avec profondeur aussi. Et derrière les facades, pointe la fragilité de chacune.
À la suite de ce café littéraire donnant envie d’entendre les mots qui murmurent en soi, de les écrire, quoi de mieux que de se retrouver dans une chambre d’écriture. On nous remet du papier et une enveloppe. Pour écrire une lettre que les Correspondances se chargeront d’oblitérer et de poster, n’importe où dans le monde! Bien callé dans sa chaise Addirondak, mon homme réfléchit, prend des notes. Quand on envoie une lettre à quelqu’un, on n’écrit pas n’importe quoi, quand même! Moi je pense à ce que je vous écrirai pour vous faire partager mon bonheur. Je prends quelques photos pour l’illustrer.
Un correspondant en action Et ce n’est qu’un début. Encore trois jours d’émotions, de réflexion, de rêverie. Trois jours de rencontres et d’échanges. Trois jours à planer.