Un prince sans cheval blanc

Je termine à l’instant un petit bouquin, un récit, qui a mystérieusement abouti dans ma bibliothèque. Aucun souvenir de la manière dont il s’y est retrouvé. Sans doute prêté par quelqu’un, mais qui ?

L’auteure, Marie-Élaine Proulx, a œuvré durant de longues années dans le domaine médiatique. Elle a, entre autres, aminé l’émission Une pilule, une petite granule à Radio-Québec avec le docteur Georges Lévesque. Après avoir travaillé à la radio et à la télé, elle poursuit maintenant une carrière de conseillère en communication. 

Le propos

En 2017, elle commet un court récit, Pierre Jean Jacques et les autres… dans lequel elle fait le tour des hommes qui ont peuplé sa vie. Elle fait le récit de sa recherche — intensive et parfois burlesque — d’un compagnon, avant l’âge fatidique de 50 ans, âge à partir duquel elle serait ni plus ni moins décomptée sur le marché du couple.

L’auteure évoque avec beaucoup d’élégance, d’humour et une bonne dose de légèreté les tentatives infructueuses de dénicher la perle rare, au gré des présentations faites par l’agence de rencontre à laquelle elle s’était abonnée ou des tours de passe-passe du hasard. Le résultat est effervescent et pétillant comme une coupe de champagne. Et la conclusion porte quand même à réfléchir…

L’échantillon

Les Britanniques ont un aplomb, un calme et une élégance qui me charment au plus haut point. Pour ne pas paraître obsessionnelle, je ne m’étendrai pas sur leurs chaussures, mais il m’a semblé que même ceux des sans-abri étaient de bon goût.

De l’homme qui porte votre valise à celui que vous croisez à huit heures au comptoir d’un café, en passant par cet autre qui vous cède sa place dans le bus, on peut tomber amoureuse plusieurs fois par jour dans cette ville. Avec un peu de chance, j’allais peut-être croiser un Hugh Grant, moi aussi ! Bon. Il aurait sans doute la chevelure moins abondante. Serait certainement plus petit et aurait le ventre un peu plus proéminent. Au final, il ressemblerait peut-être davantage à Phil Collins, mais je m’en accommoderais. Mieux vaut un Phil amoureux qu’un Hugh courailleux ! (p. 68)

Marie-Élaine Proulx, Pierre Jean Jacques et les autres…, La Presse, 2017, 189 pages