Certains le savent, je lis la nuit quand le sommeil me fait faux bond. Mes insomnies des derniers mois ont été bercées par Daniel Boorstin, cet érudit à la feuille de route éblouissante, un Américain qui nous rappelle qu’il y a quand même de grands humanistes chez ce voisin qui nous désespère si souvent. Après Les Découvreurs et Les Américains, j’ai plongé dans Les Créateurs, un survol brillant des grands mouvements artistiques de l’histoire occidentale, de la préhistoire à nos jours, touchant notamment l’architecture, la sculpture, la musique, le théâtre, la danse et la littérature.
Ce que nous dit Boorstin de son livre
Après Les Découvreurs, qui retraçaient la quête de l’homme avide de connaître le monde et de se connaître lui-même, j’étais plus que jamais convaincu que la poursuite du savoir n’est qu’une des voies menant à l’épanouissement de l’homme. Les Créateurs, qui fait pendant à ce premier ouvrage et qui présente lui aussi le point de vue de l’Occident cultivé, est la saga des héros de l’imagination. […] Je montre ici comment, dans tous les arts, les créateurs ont amplifié notre expérience, l’ont embellie, réinventée et mise en filigrane. […] Ces créateurs qui inventent la nouveauté ne peuvent, eux, jamais tomber en désuétude, car dans les arts il n’y a pas de réponse correcte. […] J’ai choisi ici des créateurs que j’aime et qui ont apporté à l’art quelque chose de neuf.
C’est donc, comme le dit l’auteur lui-même, un livre très personnel traitant de sujet universel, une espèce d’autobiographie, une œuvre richement documentée. Et comme tous les livres de Boorstin, écrit dans une langue d’une grande élégance et d’une grande clarté à la fois. Un plaisir à savourer à petite gorgée, comme un bon vin.
Daniel Boorstin, Les Créateurs, Seghers, 1994, 747 pages
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