Lecture de voyage

Un vol de 13 heures, ça requiert des passe-temps, dont la lecture. À cette fin, j’ai acheté, pour ma liseuse, deux romans de Mélissa da Costa. J’avais adoré, ce cette auteure, Tout le bleu du ciel. J’anticipais le même plaisir à poursuivre sur ce terrain. J’ai déjà parlé du premier, Les Lendemains dans un précédent compte rendu. Voici l’autre

Ambre est l’héroïne de Je revenais des autres. D’entrée de jeu, cette toute jeune femme, la petite vingtaine, fait une tentative de suicide qui a tout de l’appel au secours. Issue d’une famille aux interrelations anémiques, Ambre s’est acoquinée avec Angéla, adolescente marginale, délurée, qui l’initie au sexe et à la consommation. Les jeunes femmes jouent avec le feu. Lors d’une soirée bien arrosée qui risque de se terminer en agression, Philippe, un homme marié et père de deux enfants, intervient et raccompagne Ambre chez elle. Et c’est le dérapage, l’amour déçu, la tentative de suicide. Pour l’aider à reprendre pied, Philippe lui déniche un emploi saisonnier en montagne, dans l’auberge d’un ami. Da Costa applique ici la même recette que dans les livres déjà cités. Le quotidien fait de hauts et de bas nous est raconté sans grands rebondissements. Encore une fois, l’amitié et la nature font partie de la médecine qui permettra à Ambre de libérer la vie en elle.

Se retrouver dans la chambre face au lit vide de Tim lui fut tout à coup insupportable. Cela faisait des jours qu’elle subissait cela sans broncher mais ce soir-là, c’était le soir de trop. Andréa était là, de la lumière filtrait sous sa porte, mais elle savait déjà qu’elle n’irait pas le rejoindre. Les larmes qu’elle avait essayé de contenir devant Philippe coulaient à présent sur ses joues, en flots incontrôlables. Elle attrapa son manteau, son sac et redescendit les escaliers d’un pas précipité.

L’auteure talentueuse, à n’en pas douter, est aussi une jeune femme qui raconte des histoires de jeune femme. Rien de plus naturel. Mais j’avoue qu’après en avoir lu trois dans un laps de temps assez court, je ressens le besoin d’autre chose de plus mature et peut-être moins pastel.

MÉLISSA DA COSTA, Je revenais des autres, Albin Michel, 2021

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